Tel Quel ..........liberté de culte ?
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Tel Quel ..........liberté de culte ?
http://www.telquel-online.com/417/couverture_417.shtml
Plus loin. L’être et le paraître
“Je dois garantir la liberté de culte et, je le précise, pas seulement celle des musulmans. Les trois religions, musulmane, juive et chrétienne, peuvent s’exprimer en toute liberté, sécurité et sérénité”.
Difficile de faire plus œcuménique que cette déclaration de Mohammed VI, dans une interview au Figaro le 4 septembre 2001.
Et pourtant, entre le poids des mots, message transmis à l’étranger sur la tolérance religieuse du royaume, et le choc des faits, il y a un gap vécu par les Marocains convertis au christianisme. Car la prétendue tolérance, dont ne cesse de s’enorgueillir le trône alaouite, passe à la trappe quand le consensus social est menacé. Accepter la diversité religieuse des Marocains, c’est fragiliser l’islam, ce principal socle sur lequel est bâtie la monarchie. L’islam est l’élément fédérateur de l’identité marocaine, transcendant toutes les différences, comme l’a écrit l’islamologue Mohamed Arkoun. En épousant la foi chrétienne, en rejetant de fait leur statut de musulmans, les convertis se retrouvent donc exclus de la société, considérés comme des traîtres, délestés de leur marocanité, et condamnés à jouer les caméléons entre l’être et le paraître. Au quotidien, ils vivent selon un temps liturgique, ponctué de fêtes religieuses qui ne sont plus les leurs : jeûneurs malgré eux, et fêtant Noël, la naissance de Jésus, leur nouveau prophète, en catimini. De manière pratique, ils n’ont aucune existence légale, astreints à se marier selon la législation musulmane et à être enterrés conformément aux rites islamiques. Le problème est culturel, social et identitaire. Il se pose tant au niveau des individus que de la collectivité. Et il nous interpelle au plus profond de nous-mêmes : est-on en droit, dans un pays se prétendant moderne, de réduire des milliers de Marocains au silence ?
Aïcha Akalay et Hassan Hamdani
Plus loin. L’être et le paraître
“Je dois garantir la liberté de culte et, je le précise, pas seulement celle des musulmans. Les trois religions, musulmane, juive et chrétienne, peuvent s’exprimer en toute liberté, sécurité et sérénité”.
Difficile de faire plus œcuménique que cette déclaration de Mohammed VI, dans une interview au Figaro le 4 septembre 2001.
Et pourtant, entre le poids des mots, message transmis à l’étranger sur la tolérance religieuse du royaume, et le choc des faits, il y a un gap vécu par les Marocains convertis au christianisme. Car la prétendue tolérance, dont ne cesse de s’enorgueillir le trône alaouite, passe à la trappe quand le consensus social est menacé. Accepter la diversité religieuse des Marocains, c’est fragiliser l’islam, ce principal socle sur lequel est bâtie la monarchie. L’islam est l’élément fédérateur de l’identité marocaine, transcendant toutes les différences, comme l’a écrit l’islamologue Mohamed Arkoun. En épousant la foi chrétienne, en rejetant de fait leur statut de musulmans, les convertis se retrouvent donc exclus de la société, considérés comme des traîtres, délestés de leur marocanité, et condamnés à jouer les caméléons entre l’être et le paraître. Au quotidien, ils vivent selon un temps liturgique, ponctué de fêtes religieuses qui ne sont plus les leurs : jeûneurs malgré eux, et fêtant Noël, la naissance de Jésus, leur nouveau prophète, en catimini. De manière pratique, ils n’ont aucune existence légale, astreints à se marier selon la législation musulmane et à être enterrés conformément aux rites islamiques. Le problème est culturel, social et identitaire. Il se pose tant au niveau des individus que de la collectivité. Et il nous interpelle au plus profond de nous-mêmes : est-on en droit, dans un pays se prétendant moderne, de réduire des milliers de Marocains au silence ?
Aïcha Akalay et Hassan Hamdani
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